Grandir sans gluten, le blog

Mon mari et moi avons toujours voulu que nos enfants participent aux mouvements de jeunesse. Nous trouvons que c’est une belle école de vie, où les enfants apprennent la vie en communauté, l’entraide et la tolérance. Notre fille Cléa étant un peu timide, elle n’était pas trop à l’aise lorsqu’elle a commencé les nutons à 6 ans. Elle se cachait « sous nos jupes » au début des réunions, mais après les petits camps, puis le premier grand camp, elle s’est tant amusée qu’elle a voulu continuer; les guides étaient adoptés!

Puis voilà qu’au mois d’octobre suivant le verdict est tombé, Cléa était coeliaque! A côté de toutes les questions que notre nouvelle vie sans gluten nous posait, est bien sûr venue celle des guides: qu’allions-nous faire, comment gérer cela? Nous ne voulions certainement pas que sa maladie l’empêche de continuer l’une de ses activités favorites!

Les réunions n’allaient pas poser de problème, c’est un peu comme l’école au niveau pique-nique et collations. Mais quid des petits camps, et surtout des grands camps, qui peuvent durer de 7 à 14 jours selon l’âge et la section des enfants ?

En tout cas nous étions prêts à tout pour qu’elle puisse continuer!

Gérer ensemble la maladie coeliaque

Comme les principes des mouvements de jeunesse prônent l’entraide et la tolérance, nous avons discuté avec le staff d’unité et les chefs de section pour avoir leur avis, pour leur expliquer la maladie et voir comment nous pourrions gérer cela ensemble. Je dois dire qu’on a été très bien accueillis, les chefs étant très réceptifs au problème de Cléa et très attentifs à ce que tout se passe bien. Comme je trouvais déjà cela super et que je sais que s’occuper de tout un groupe d’enfants n’est pas évident, je ne voulais pas non plus donner trop de travail en plus aux intendants en leur demandant de tout cuisiner en plus et séparément pour Cléa lors des camps. De plus, même s’ils étaient bien sensibilisés au problème, j’avoue que l’idée qu’ils cuisinent eux-mêmes sans gluten ne me rassurait pas. En effet, tant qu’on est pas vraiment confronté à la maladie coeliaque, je pense qu’on ne se rend pas compte des problèmes lies à la contamination, et qu’un accident peut vite arriver, même avec la meilleure volonté du monde. « Est-ce qu’ils vont bien penser à ne pas utiliser de matériel de cuisine en bois? A ne pas mélanger les beurres, mayonnaise et confitures utilisés par tout le monde avec ceux “sans gluten” de Cléa? Est-ce que les casseroles, poêles et autres ustensiles seront bien nettoyés, etc. ? » Voilà toutes les questions que je me posais et qui m’angoissaient.

Je pense que si je leur avais demandé de cuisiner en faisant attention et leur fournissant les denrées de base dans gluten les chefs auraient accepté. Je sais que d’autres parents font comme cela et cela peut fonctionner très bien! Mais personnellement, pour me rassurer et éviter de donner trop de travail en plus aux chefs et intendants, j’ai décidé de fournir toute la nourriture de Cléa déjà cuisinée, prête à être réchauffée et servie!

Fournir les repas sans gluten pour son enfant coeliaque, de la créativité et de l’organisation!

Il faut savoir qu’avant 12 ans, les petits nutons et lutins (ou baladins/louveteaux chez les garçons)  vont toujours en camp dans un endroit “dur”; ils ne sont pas encore sous tente. Ils ont donc une cuisine, plus ou moins équipée selon l’endroit de camp. Voici donc comment je m’organise en vue des camps:

Dès que l’on sait où le camp se fera, je demande aux chefs si l’endroit est équipé d’un micro-ondes et d’un congélateur; et de quelle taille est ce dernier s’il y en a bien un (ça a toujours été le cas jusqu’à présent). Il est déjà arrivé plusieurs fois qu’il n’y ait pas de micro-ondes; et comme je préfère éviter l’utilisation des casseroles de l’endroit, je leur fournis moi-même un micro-ondes. En effet, j’en ai un vieux que j’ai récupéré lors d’un de mes déménagements vers une maison avec micro-ondes intégré.

Je demande alors aux chefs qu’ils m’envoient les menus qu’ils comptent faire pendant le camp, et j’essaie de prévoir des repas identiques version sans gluten, ou similaires. Enfin j’essayais un maximum au début, mais il y a souvent des plats genre hot dog ou pitta que je n’essaie même plus d’imiter faute soit d’ingrédients adéquats ou tout simplement car Cléa ne les aime pas. Entre proposer des repas similaires à ceux des autres enfants qu’elle n’apprécie pas et qu’elle touchera à peine ou lui préparer des mets que je sais qu’elle mangera avec plaisir, j’ai finalement opté pour la deuxième option. Donc j’avoue que ces dernières années je prévois plutôt des menus qu’elle aime, faciles à congeler et à réchauffer au micro-ondes. Je liste tout ce que j’ai prévu pour le midi et le soir sur un fichier Excel que je donne aux intendants en début de camp. Je leur donne aussi à chaque fois la fameuse brochure de schaer prévue pour les encadrants scolaires, car les intendants ne sont pas tous les mêmes à chaque camp, et parfois ils ne font pas tout le camp et d’autres que je n’ai pas pu informer moi-même viennent prendre le relais. Et puis un rappel de ce qu’est la maladie coeliaque et de ses enjeux ne fait jamais de tort !

Les premières années, les camps étaient à maximum une heure de route de chez nous et ils duraient 1 semaine. Nous devions aussi venir conduire nos enfants à l’endroit de camp le premier jour. Comme je trouve que certaines denrées ne se congèlent pas très bien (les pâtes cuites par exemple), je donnais les plats cuisinés pour trois jours en début de camp et mon mari ou moi faisions un aller-retour en milieu de camp pour apporter des menus frais pour terminer la semaine. C’était aussi à l’époque où j’essayais de prévoir les mêmes menus que ceux donnés aux autres enfants et tout ne se prêtait pas à la congélation (bof bof les pêches au thon congelées ;-))!

J’avoue que c’était contraignant, mais au moins notre fille pouvait profiter pleinement et sereinement de son camp et je ne m’inquiétais pas de ce qu’elle mangeait.

L’année dernière cela s’est compliqué: elle est partie pour 10 jours à 2 heures de route de chez nous! Je me voyais mal faire l’aller-retour plusieurs fois dans la semaine! Par chance, ils avaient un grand congélateur sur place! J’ai donc prévu les menus pour les 10 jours directement, tous congelés, en tout cas ceux qui allaient être mangés après les 2 premiers jours. Je vous rassure, je n’ai pas passé 3 jours à cuisiner avant le camp! Pendant le mois précédant le départ, lorsque je cuisinais pour nous, je prévoyais toujours 2 portions en plus à congeler en vue du camp. J’ai fait des lasagnes, des boulettes sauce tomate, du hachis Parmentier, du “Waterzooi” (plat typiquement belge, genre de mijoté au poulet et légumes), et encore bien d’autres choses ! Les chefs décongelaient un plat pour le soir et donnaient la deuxième portion du même plat le lendemain midi.

En plus des repas de midi et du soir, je fournis bien sûr aussi quelques pains pour le matin (type pain schaer – industriel mais de longue conservation), deux pots de choco, des madeleines et autres biscuits sans gluten pour les collations, et aussi des pâtes non cuites et un pot de sauce bolognaise sans gluten industrielle au cas où il y aurait un problème avec un des plats dans la semaine.

Je donne aussi 2-3 petits paquets de chips et des bonbons car je sais qu’ils font des petites fêtes pendant la semaine. Ils ont aussi leur journée “crado” où ils font des jeux avec de la farine. Au début je donnais un peu de farine sans gluten (périmée si j’en avais) pour que ma fille puisse vraiment tout faire comme tout le monde mais elle n’était jamais utilisée alors j’ai arrêté.

Le concours cuisine, l’occasion de conscientiser les camarades au sans gluten !

Une autre journée traditionnelle des camps est le concours cuisine, où chaque sizaine doit préparer à manger pour les chefs. Les membres de la sizaine se rencontrent avant le camp pour choisir et tester le menu. J’ai toujours essayé de m’arranger avec les autres parents pour faire un menu complètement sans gluten, c’est plus chouette!

Eviter la contamination croisée jusque dans l’assiette !

Après le premier camp “sans gluten”, j’avais remarqué que les tables n’étaient pas forcément bien nettoyées entre les repas et qu’il pouvait rester des miettes à table. Je ne dis pas qu’il y avait un problème d’hygiène, loin de là, mais il restait assez de miettes pour que cela puisse devenir un problème pour Cléa, si quelques unes de ses miettes de retrouvaient sur ses couverts ou son assiette. Depuis lors je fournis toujours des sets de tables en papier à changer à chaque repas pour éviter que la vaisselle de Cléa n’entre en contact avec la table. Peut-être que j’exagère un peu mais bon, ici encore, ça me rassure!

Identifier la nourriture sans gluten grâce à des étiquettes

Enfin, pour être sûre que la nourriture de Cléa soit bien identifiée et qu’il n’y ait pas de mélanges et contaminations, j’ai fait faire des étiquettes à son nom avec le sigle et la mention sans gluten, que je colle sur tous les plats que je donne et sur tous ses aliments. C’est super simple à faire en ligne et ce n’est pas cher. J’utilise le site vistaprint.be mais je suis sûre qu’il en existe plein d’autres où cela peut être fait tout aussi facilement !

Depuis quelques années les lutins vont tous ensemble en train à l’endroit de camp. Pour les petits camps de 2-3 jours, je donne la nourriture à un chef dans un frigo box à la gare. Mais pour les grands camps, je continue à aller sur place le premier jour, car comme je donne des produits congelés (ce qui n’est pas nécessaire pour les petits camps), je préfère tout amener en voiture dans un frigo box électrique pour bien maintenir la chaîne du froid! Je laisse Cléa prendre le train avec les autres car les joies du camp commencent déjà à ce moment-là, puis je fais l’aller-retour à l’endroit, où les intendants sont généralement déjà.

Voilà comment nous nous organisons pour les camps ! J’espère que je ne vous ai pas fait peur, car je me rends compte que je vais assez loin et que certains plats pourraient être préparés par les intendants sans problème, comme justement les fameuses pêches au thon qui sont à priori naturellement sans gluten. Aujourd’hui déjà par rapport à il y a quatre ans, de plus en plus d’enfants ont diverses intolérances et les chefs sont très conciliants et font assez attention à tout cela. Lors du dernier camp, un étage du frigo était réservé aux aliments spécifiques à certains enfants : sans lactose, sans noix…etc! Je pense qu’en expliquant correctement le régime et ses enjeux, en fournissant les pâtes, pain et autres denrées sans gluten il devrait être possible de plus se reposer sur les intendants que ce que j’ai fait jusqu’à présent! Mais comme je l’ai dit plus haut, je voulais aussi éviter de trop les surcharger.

Cléa fera son dernier camp en « dur » l’été prochain ; je commence donc à réfléchir à comment faire lorsqu’elle sera sous tente, sans vraie cuisine, ni possibilité d’avoir un micro-ondes ou un congélateur. J’ai encore le temps de voir venir mais pour le moment je l’implique de plus en plus dans la cuisine, je vais à des cours de cuisine sans gluten avec elle (je vous en parlerai lors d’un prochain article) pour qu’elle apprenne à se débrouiller et puisse éventuellement faire sa tambouille elle-même lorsqu’elle sera chez les guides ! Et là je devrai en effet probablement plus compter sur les intendants pour cuisiner sans gluten !

Vous le savez, ce blog est aussi un lieu d’échange, donc n’hésitez pas à partager votre expérience par rapport aux mouvements de jeunesse en commentaire, je suis sûre que vous avez des astuces auxquelles je n’ai pas pensé qui seront utiles à d’autres parents, et à moi-même en premier !

A bientôt !

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